Qui n’a jamais entendu parler de l’amiante ces dernières années ? Mais pourquoi tant de bruit autour de ce matériau que ce soit au niveau santé, écologie ou même politique ? Voici un résumé qui pourra vous éclairer et vous permettre de mieux comprendre pourquoi on en parle tant dans les journaux.
Qu’est ce que l’amiante ?
L’amiante a été très utilisé à la fin du 19 ème siècle jusqu’à très récemment dans l’industrie car il est résistant à la chaleur, à la tension et a un pouvoir absorbant élevé. On le trouve presque partout autour de nous car il est incorporé dans le ciment ou dans la colle, la peinture, le plâtre ou le béton bitumineux. On le retrouve aussi dans les chaudières ou fours électriques comme garniture des parois, ou même dans les patins de freins de voiture et les installations électriques. Dans le bâtiment, l’amiante a été longtemps utilisé comme isolant sous les toits, dans le mur ou autour des tuyaux. C’est surtout là qu’il y a eu polémique par la suite.
L’amiante est toxique
L’inhalation des fibres de l’amiante peut causer des maladies graves comme le cancer des poumons, de la voie digestive ou de la plèvre ou de fibrose pulmonaire. Les pathologies peuvent se déclarer 50 ans après la 1ère exposition aux fibres. Aujourd’hui on compte 125 millions de personne exposées professionnellement dans le monde et 90 000 personnes en meurent chaque année. Si vous habitez dans une maison avec de l’amiante, vous n’avez pas beaucoup de risque par contre ce sont surtout les personnes qui travaillent dans le bâtiment avec l’amiante qui ont le plus de risque ainsi que les personnes qui sont exposées à la poussière de l’amiante. C’est seulement dans les années 80 que l’amiante a été interdite, dans de nombreux pays, dans les constructions alors qu’on a identifié les dangers dès 1890. En France, il fallait attendre 1997 pour que l’amiante soit interdit par le Président Jacques Chirac. Aujourd’hui, malgré les gros de travaux publics de désamiantage comme à la fac de Jussieu de Paris, de nombreux bâtiments sont encore pourvus d’amiante. Mais au moins, les travailleurs sont prévenus et sont mieux équipés. Malheureusement, l’environnement a également été victime de cet engouement industriel de l’amiante qui a été libéré en masse dans la nature. De nombreux cours d’eau en contiennent ainsi que les sédiments. Pour le moment, on n’a pas d’étude sur son impact sur les animaux ou les plantes. A suivre.
Le scandale de l’amiante en France : l’affaire Martine Aubry
Pour ceux qui ont entendu parler de cette affaire sans avoir vraiment compris ce qui s’est passé avec Martine Aubry, voici un résumé pour vous mettre à jour. Tout a commencé en 2012 quand la Maire de Lille a été mise en examen pour homicides et blessures involontaires par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy du pôle santé de Paris dans le cadre de l’enquête sur l’exposition à l’amiante de travailleurs de l’usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau dans le Calvados.
La juge Bertella enquêtait sur la réponse des pouvoirs publics entre les années 1970 et l’interdiction de l’amiante en 1997. Martine Aubry avaient alors les fonctions de directrice des relations du travail au ministère du Travail. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l’État pour sa «gestion défaillante» de l’amiante de l’époque, qui pourrait provoquer 100.000 décès d’ici à 2025. Mme Aubry et 8 autres personnes du ministère du travail auraient donc mal géré cette affaire d’amiante.
Le 27 mars 2014, les fonctions de la juge Bertella arrivaient à la fin des 10 ans selon un décret. Le 17 mai, la cour d’appel de Paris annulait la mise en examen pour homicides et blessures involontaires de Martine Aubry estimant que seules les personnes directement liées aux établissements industriels étaient fautives et non celles qui sont dans l’administration ou les sciences. Mais contre toute attente, la cour de Cassation a invalidé l’annulation de la mise en examen de la Maire de Lille ainsi que des 8 autres personnes. C’est donc désormais à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris de statuer sur la validité des mises en examen.
Affaire à suivre donc…